Des fois je fumais  des Benson & Hedges en boite métallique rouge. Comme celle là. C'était y a  longtemps, vers les années 1974 / 75 , comme ça à vue de nez parce que mes  souvenirs souffrent d'un délabrement chronologique aigu pour les évènements de  cette époque. Abus de substances illicites et hautement hallucinogènes ? Mouais,  sans doute ... 
 J'en ai fumé  pendant un bon moment de ces cigarettes de bourgeois. C'était le temps où l'on  braillaient le refrain de la chanson de Jacques Brel tard le soir dans les rues  du Sanitas en pensant être de purs anarchistes... "Les bourgeois c'est  comme les cochons plus ça devient  vieux.........." 
 A part nous faire  rire et courir vite, courageux que nous étions, de peur de justes  représailles, ces bouffées anarcho débilo adolescentes n'ont sans doute  servit qu'à faire suer ceux qui dormaient là, travailleurs en usine,  manutentionnaires, cuistots ou aides maçons. J'étais l'un d'eux.  
 Je travaillais  alors, forcément, je pouvais m'en payer de ces cigarettes hors de prix. Comme ça  , de mémoire, je dirais cinq francs. A l'époque une paquet de Gauloises devait  coûter dans les un franc. Il y avait un petit côté frime je dois le reconnaître,  mais aussi , déjà, un côté pratique. Ces boites là contrairement aux Dunhill's  qu'affectionnait particulièrement le sieur Payet (pas bien sur de l'orthographe  de son nom à celui là) , ces boites là donc avaient l'avantage de ne pas  s'écrabouiller dans la poche des pantalons ou au fond des besaces militaires  ornées des signes cabalistiques et des slogans de rigueur en cette période Peace  and Love. L'autre avantage et non des moindres c'est qu'après en avoir fumé le  contenu, la boite pouvait servir à stocker toutes sortes de choses, clous, vis,  rondelles, résistances, diodes, écrous, boulons etc etc... C'est bien cette  dernière caractéristique qui fait qu'hier j'ai pu faire une photo d'une de  ces boites qui traînent encore dans le grenier de mes parents. On ne trouve plus  ces cigarettes dans cette présentation , enfin pas à ma connaissance. Cela fait  partie des objets qui ont disparu et qui me manquent, le vieux chariot en  bois tiré par une paire de boeufs de mon enfance, le briquet de mon papa qui  sentait l'essence ordinaire et fumait comme un diesel déréglé, les  allumettes que l'on ramenaient d'Espagne et qui s'allumaient simplement en les  frottant par terre, toutes ces petites choses , ces madeleines de Proust. Alors  je suis drôlement content d'être retombé dessus. Cela n'a bien évidement aucun  intérêt pour vous. Peut être cela éveillera t'il un souvenir dans l'esprit de  mon Poto, qui sait ? 
 Enfin c'que j'en  dis moi , Hein ?
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