21 août 2009

Je me demande comment on fera...

    Des fois je me demande comment on fera quand il n'y aura vraiment plus de pétrole. Je me suis fait cette réflexion ce matin sur le périph pendant que ma louloute conduisait. On passaient le long d'un énorme semi-remorque et je me suis dis qu'il faudrait des putains de grosses batteries des supers moteurs alimentés par des super batteries bien lourdes pour développer la puissance nécessaire pour faire bouger les 40 tonnes d'une remorque pendant des milliers et des milliers de km et ceci bien que le rendement d'un moteur électrique soit de 90% .
il faudra une mini centrale nucléaire dans chaque camion pour transporter tous nos petits merdiers. Mouais ! pas viable tout ça , pas viable du tout. Mais quelle alternative avons nous ? Parce que c'est bien beau de dire que c'et pas bien gningningnin mais comment faire autrement ?
    Bon reprenons le problème à sa base : Nous déplaçons des trucs en grandes quantités de points A à B pour rentabiliser le coût du transport. Mais pourquoi devons nous déplacer ces trucs ? Ben parce qu'on en a pas à coté. Euh pas toujours sûr ça ! Ex: Je vais acheter des pommes chez mon primeur préféré : d'où viennent ces pommes ???? d'argentine ! Ahhh oui quand même ! Y en a pas moins loin des pommes ? Ben si ! à 1km 5 de la maison , des champs entiers. Oui mais si on achète plus les pommes d'argentine , toute la filière s'écroule. Euh ... ben oui. C'était un truc qui pouvait pas tenir longtemps , alors oui ça s'écroule! Si je construit une maison en sable humide faut pas que je compte vivre longtemps dedans , dès que le sable sera sec la maison s'écroulera. C'est écrit dès le départ. Un autre exemple ? Voui voui j'en ai plein. Tu veux du gigot d'agneau ? Hein ? T'aimes pas ça ? On s'en fout je te dis que tu en veux ! Merde alors c'est un monde ça quand même. Bon donc où en étais je ???? Ah oui un gigot d'agneau. Des moutons et des moutonnes (ouiiii je sais que ça s'appelle des brebis pfff) y en plein chez nous et encore plus plein en Irlande, pis ailleurs mais bon j'ai choisi l'Irlande à dessein. Donc expliquez moi pourquoi mon gigot congelé de chez Carrefour est moins cher quand il arrive de nouvelle Zélande ?  Hein ? Expliquez moi un peu ! C'est quand même de l'autre côté de la terre ce coin là! Celui qui gambadait dans les champs de la verte Irlande il est quand même à côté merde alors! Bordel il a quand même fallu payer le paysan néo-zélandais , l'abattage, la découpe, la congélation, le packaging, le transport en camion jusqu'au bateau, le bateau, le déchargement en France, le transport jusqu'à la centrale d'achat, le re-transport jusqu'au magasin et le stockage à - 18 TOUT LE LONG DE LA CHAINE !!!!
Dites moi comment ils font ? Qu'est-ce qui déconne dans tout ça ? Franchement y a bien un tuc, une astuce ,des magouilles enfin je sais pas moi, d'autant que la Nouvelle Zélande c'est pas le niveau de vie zéro.  
    Si tout à coup il y a plus de pétrole, ou qu'il est tellement cher que ce sera plus possible de magouiller pareillement, peut être que le gigot d'Irlande sera pas cher....... Ah mais justement en Irlande IL EST PAS CHER ! Comme le boeuf, il est pas cher là-bas, de bon gros steaks bien juteux. Trois fois moins cher qu'ici pour de la bidoche que des fois t'oserais pas donner à ton chien. Tu vas quand même pas me dire que le transport Cork / Calais c'est plus cher que le transport Adélaïde/Bordeaux .
 
    Donc je me demande vraiment comment on va faire :) --------------- (à suivre)

17 août 2009

Des fois je me rappelle...


C'est Boiboisse qui avait eu l'idée. Simplissime comme l'étaient toujours ses idées, enfin c'est ce que lui en pensait. Simplistes et sans réflexions sur les conséquences et les dangers encourus , ça c'est ce que nous nous en pensions. Quand je dis nous je parle du ProutProut, de Sosso et de moi , à cette époque mon surnon c'était ... Fifi! Et non j'ai pas honte ! C'était comme ça. On avaient les cheveux longs, les jeans trouées, la barbe naissante - par endroits - , on empestaient le patchouli le musk oul le santal , on fumaient des pétards et on avalaient de l'acide comme d'autres prennent une cuite. Forcément les études s'en ressentaient un tantinet. Dès que l'un ou l'autre avait l'idée saugrenue de sécher l'école pour mener à bien les recherches et autres récupérations pour la logistique de notre groupe de rock/psychédélique on le suivaient illico. Cela nous avaient déjà emmenés dans une gare de triage, une piscine, une école et devant une banque ... Mais là c'était plus beau , plus grand, carrément magnifique, limite inspiré par Dieu lui même. La manne céleste nous attendait posée à notre intention au pied du plus beau monument de la ville , quasi millénaire. La Cathédrale , pas moins !
Je dis que la manne nous attendait posée devant mais en fait il vaudrait mieux dire boulonnée et raccordée au 380V qui l'alimentait. Ceci n'était qu'un détail, Boiboisse avait fait les repérages nous avions le matériel idoine et nécessaire pour mener à bien notre divine mission: déboulonner , débrancher et embarquer nuitamment les projecteurs qui éclairaient le monument et le rendre ainsi à la délicate lueur des étoiles et de la lune, telle qu'il apparaissait aux voyageurs et aux pèlerins du Moyen-Age.
Pour notre part ce qui nous intéressaient se trouvait sur le parvis, posé sur le bord des premières marches. Trois magnifiques projecteurs de 800 W, puissants, solides et étanches.Un véritable don du ciel. Posés en bains de pieds sur le bord de la scène cela nous ferait un éclairage du tonnerre.
Boiboisse avait bien préparé les choses. Il avait déjà remarqué que la place de la cathédrale et la rue qui la longeait sur sa droite était totalement désertes passé minuit, que la crêperie qui la jouxte fermait à minuit et demi et qu'en conséquence vers une heure du matin nous aurions une paix royale. Et pour une fois ses observations s'avérèrent justes. Pas un chat lorsque nous arrivâmes sur le lieu de notre mission. Le déballage des outils que nous avions pris soin de ranger dans nos besaces militaires frappées du symbole Peace & Love se déroula sans bruit. La phase une , répétée en plein jour à main nue et l'air le plus innocent du monde affiché sur nos visages dans l'après midi , consistait à desserrer les écrous de 17 qui maintenaient le support au sol. Nous avions en effet décidé que le mieux était d'emporter chaque projecteur ET son support plutôt que de les démonter de leur support orientable. Pas plus compliqué et peut être utile pour nos futurs concerts autour du monde.
Le desserrage à l'aide des outils les mieux adaptés, clef à pipe et rallonge au cas où les vis auraient été grippées dans leur boulon se déroula sans la moindre anicroche. En moins de cinq minutes les six boulons étaient dévissés et les supports libérés de leur emprise au sol. Il restait la phase deux, la plus périlleuse, à mener à bien. Couper les câbles d'alimentation sans se faire griller sur place par une décharge de 380 dans les mimines. Pour ce faire nous avions entouré les pinces dans de la chambre à air qui servait d'isolateur. Le timing était serré, la section du câble devait être immédiatement suivie de la récupération du projo par celui qui avait les mains libres pour qu'il puisse s'esquiver sans perdre de temps dans la petite rue sombre. Là la troupe une fois tous les projecteurs emportés devait se diriger vers le fond de la rue et prendre à droite celle qui passait le long du couvent. Tout se déroula à merveille. A chaque coup de pince coupante un pan entier de l'édifice retournait à la nuit. En moins de dix secondes les trois projecteurs étaient emportés et nous nous dirigeâmes d'un bon pas vers le boulevard en passant par les ruelles qui contournaient le conservatoire de musique. Tout en nous congratulant mutuellement pour notre adresse et notre sang froid nous avancions d'un pas joyeux en suivant les ruelles mal éclairées de cette partie de la ville. Ah! nous avions eu le nez fin de choisir un itinéraire aussi tranquille.
La rencontre avec la foule qui sortait du Cinéma d'Art et Essai nous pris par surprise. Les regards étonnés de ceux qui sortaient de la salle nous liquéfiaient littéralement sur place. Arrrrgggggh !!!! Nous avions totalement oublié que la dernière séance commençait à minuit , l'heure du crime.C'est dans une sorte de mélasse que nous avons franchi cet obstacle , livides, à la limite de l'évanouissement.............
Les projos ne sont jamais montés sur la moindre scène, notre groupe non plus d'ailleurs.
Aujourd'hui les éclairages de la cathédrale sont noyés dans la pierre. Je me demande pourquoi ?

11 août 2009

Je retourne là-bas...

Des fois je retourne là-bas... La nuit, en rêve.Toujours à l'improviste. Mais comme je connais l'endroit je ne suis jamais surpris. Là-bas tout peut arriver, sauf le mal. Quelque chose m'y attire irrésistiblement. Quelque chose m'y lie. J'y suis retourné cette nuit. Je n'étais pas seul , d'autres me suivaient, mais eux ne connaissaient pas le chemin. Je me suis retourné et je leur ai lancé :"Où croyez vous aller comme ça ? Savez vous où vous êtes ? Non ? Moi je le sais, alors tournez à droite et vous trouverez la bibliothèque, moi je continue seul !" En leur disant cela je leur offrait plus qu'une indication, je leur donnais le chemin pour rentrer. C'est comme ça, pour ceux qui se perdent là-bas, le chemin pour rentrer passe par la bibliothèque.
Ils ont tourné à droite, ils étaient très dociles, et j'ai poursuivi mon chemin.
Je glissais sur les marches , blanches et creusées, je les survolais par une, par deux, par dix, les chutes n'existent pas là-bas et les mouvements sont toujours simples et sans efforts.
C'est là-bas que j'ai appris à voler pour la première fois. Avec un peu d'appréhension j'avais ouvert mes bras j'avais penché mon corps en avant, le cœur battant, et le courant ascendant m'avait emporté . Je pouvais voir les vallées et les bois, les gorges, les clochers, les vaches et les moutons à travers un air d'une clarté sans égal. Il est si simple de s'envoler là-bas.
Hier la salle était ouverte, je me suis affalé dans le grand fauteuil pivotant qui semblait m'attendre et je me suis retourné. La dame était là, aimable et souriante, le visage encadré de quelques mèches frisées. Je lisait ANPE sur son bureau mais je n'avais pas peur. Elle m'a dit d'une voix douce :"Sais tu ce que tu veux ?" - "Ma foi non !" lui ai-je répondu."Écoutes ton cœur et tu le sauras, en attendant tu peux aller là ..." a t' elle conclu en me tendant une carte de visite. J'y suis allé , un centre d'essai et de mesures c'était. En chemin je me disais qu'il allait falloir que je trouve une doc sur les oscilloscopes et tous les autres outils de mesures pour pouvoir faire à moitié illusion le temps des essais et en attendant que mon cœur me dise ce que je voulais. Puis le merle a chanté et m'a ramené à la maison.
Je me sens toujours un peu frustré de revenir. J'ai beau refermer les yeux et m'efforcer d'orienter le cours de mes rêves pour reprendre le chemin, rien n'y fait. Ce n'est pas moi qui décide d'y retourner, c'est autre chose, cette autre chose qui me lie.
J'y retournerais, forcément, une de ces nuits ou une autre, puisque c'est ainsi.